Le réseau Can-SOLVE CKD est particulièrement bien placé pour jouer un rôle de premier plan dans le renforcement de l’environnement de la recherche sur le rein au Canada.

Nous créons de nouveaux outils, infrastructures et formations destinés à combler les lacunes en matière de connaissances et à faciliter une plus grande participation des patients partenaires. Des ressources telles que KidneyLink, le Réseau canadien d’essais en néphrologie et nos modules de formation à la recherche axée sur le patient augmenteront la participation à la recherche, permettront de réaliser des essais cliniques solides et amélioreront les compétences et les connaissances de tous ceux qui prennent part à la recherche axée sur le patient.

Dans ce numéro de The Kidney Quarterly (Bulletin trimestriel sur les reins), nous examinons certaines des façons dont Can-SOLVE CKD renforce la capacité du Canada en matière d’innovation en recherche sur le rein.

L’arbre d’apprentissage cultive les compétences pour la recherche axée sur le patient

La recherche axée sur le patient était encore un concept émergent lorsque le réseau Can-SOLVE CKD a été lancé en 2016. Si les chercheurs et les patients étaient désireux de travailler ensemble, la voie vers un partenariat efficace n’était pas toujours claire.

Six ans plus tard, Can-SOLVE CKD a développé une multitude de ressources de formation pour soutenir la collaboration entre les chercheurs et les patients partenaires.

Les cinq modules créés à ce jour sont appelés collectivement les branches de « l’Arbre d’apprentissage » de Can-SOLVE CKD. Ces modules ont fourni aux membres du réseau des connaissances de base qui ont permis d’améliorer les études de recherche de la phase 1 et soutiendront la mise en œuvre des résultats de la recherche au cours de la deuxième phase du réseau.

« Je pense que chaque branche de l’arbre d’apprentissage renforce les capacités à sa manière », déclare Leah Getchell, responsable des partenariats avec les patients partenaires et de la formation, qui a codirigé l’élaboration de l’arbre.

La première branche est la boîte à outils pour l’engagement des patients, qui fournit des lignes directrices sur la manière d’inclure les patients partenaires de manière significative dans le processus de recherche.

« L’un des outils les plus récents de la boîte à outils pour l’engagement des patients, qui sera très utile pour la phase 2, est la feuille de route pour l’engagement des patients », explique Getchell. Elle note que la feuille de route peut aider les équipes à identifier où et comment les patients peuvent avoir le plus d’impact au moment où ils élaborent des plans de mise en œuvre.

Une autre branche qui sera utile aux membres de Can-SOLVE CKD lorsqu’ils mettront en œuvre les résultats de leurs recherches est la branche Principes d’application des connaissances. Ce module comporte des enseignements destinés à aider les équipes de recherche à traduire leurs résultats en pratique clinique. Outre une boîte à outils d’application des connaissances (AC) librement accessible en ligne, une série de webinaires et de réunions (par le biais de la communauté de pratique de l’AC) est disponible pour aider les équipes à mettre en œuvre leurs recherches.

Getchell note également que le Parcours d’apprentissage Wabishki Bizhiko Skaanj, une autre branche de l’arbre d’apprentissage, s’est avéré un outil particulièrement utile pour guider les non-Autochtones à s’engager respectueusement avec les Autochtones et leurs communautés. Il s’agit d’un processus d’apprentissage continu que les membres peuvent poursuivre pendant la phase 2, note Getchell.

Les cinq branches d’apprentissage étant maintenant achevées, Getchell souhaite prendre ces enseignements et les diffuser largement dans la communauté des chercheurs canadiens axés sur les patients.

« Je pense que [l’arbre d’apprentissage] a absolument changé la façon dont la recherche est menée [dans le cadre de Can-SOLVE CKD] », déclare Getchell. « Je pense que le défi maintenant, qui est l’objectif de la phase 2 [du réseau], est d’amener cette façon de faire de la recherche au reste de la communauté de recherche canadienne. »

Cette année, Can-SOLVE CKD a publié un article dans la Revue canadienne des maladies rénales et de la santé mettant en avant les cinq modules d’apprentissage. Les modules ont également été présentés lors de conférences nationales et internationales et promus par le biais de diverses plateformes en ligne (p. ex., les médias sociaux, les webinaires).

Selon Getchell, Can-SOLVE CKD continuera d’explorer les moyens de faire connaître l’arbre d’apprentissage à l’ensemble de la communauté de recherche sur le rein au Canada. « Le meilleur est encore à venir », dit-elle. « Plus nous pouvons impliquer les patients partenaires et les chercheurs, mieux c’est. »

« Je pense que [l’arbre d’apprentissage] a absolument changé la façon dont la recherche est menée [dans le cadre de Can-SOLVE CKD] »

Leah Getchell
Patient Partnership & Training Lead

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Un nouveau poste renforce l’engagement en faveur de la compétence culturelle

Dans les années 1990 en Nouvelle-Zélande, une infirmière Māori nommée Irihapeti Ramsden a remarqué que ses pairs autochtones recevaient des soins de santé inadéquats et inéquitables. Elle a vu la nécessité de créer un environnement de soins et de recherche en santé qui soit culturellement sûr pour les peuples autochtones, en tenant compte des impacts du colonialisme et en rétablissant des modes autochtones significatifs de savoir, d’être et d’agir dans la pratique des soins de santé.

Pour créer des espaces culturellement sûrs, les personnes non autochtones travaillant dans le domaine de la santé et de la recherche doivent être culturellement compétentes, ce qui signifie qu’elles doivent avoir les connaissances, la volonté et la capacité de travailler respectueusement avec les peuples autochtones. Depuis que Ramsden a décrit pour la première fois le concept de sécurité et de compétence culturelles, celui-ci a pris racine dans de nombreux pays colonisés du monde, dont le Canada.

Can-SOLVE CKD reconnaît l’importance de la compétence culturelle et cherche à l’intégrer dans l’ensemble du réseau sous la direction du Conseil de recherche et d’engagement des peuples autochtones (CREPA). Dans le cadre de cet engagement, l’ancien coordinateur du CREPA, Craig Settee, a endossé un nouveau rôle en tant que responsable de la compétence culturelle du réseau.

Settee, qui est Cri/Anishinabé et citoyen de la Nation crie de Fisher River (territoire du Traité 5), est le coordonnateur du CREPA depuis 2018. Il a dirigé de nombreux projets visant à favoriser la compétence culturelle au sein de Can-SOLVE CKD, y compris le développement du parcours d’apprentissage Wabishki Bizhiko Skaanj, un ensemble de formations visant à soutenir les chercheurs et leurs équipes dans leur cheminement vers la compétence culturelle.

Il voit beaucoup d’intérêt à ce que les chercheurs s’engagent dans un tel parcours, notant que la compétence culturelle peut les aider à mieux comprendre les facteurs historiques et les déterminants autochtones de la santé qui influencent le bien-être des peuples autochtones.

« Dans le cadre de l’initiative Can-SOLVE CKD, nous cherchons à améliorer les soins rénaux pour tous les Canadiens, et comme les maladies rénales touchent davantage les populations autochtones, les chercheurs doivent s’assurer que les recherches qu’ils effectuent sont culturellement adaptées et tiennent compte des points de vue autochtones », explique M. Settee.

Le nouveau rôle consistera à continuer de contribuer au développement et à la mise en œuvre du parcours d’apprentissage Wabishki Bizhiko Skaanj, par exemple en tenant à jour l’ensemble de connaissances sur la compétence culturelle. M. Settee est particulièrement enthousiaste à l’idée de développer un ensemble de vidéos qui viendront s’ajouter au livre virtuel Knowledge Keepers in Research (Les gardiens du savoir dans la recherche). Ces vidéos présentent des entretiens avec des gardiens du savoir qui discutent de l’importance des connaissances traditionnelles et de la manière de les appliquer aux soins de santé.

Le nouveau rôle de M. Settee comprendra également des initiatives allant au-delà du parcours d’apprentissage. « L’un des principaux objectifs de ce rôle est de veiller à ce que les modes de connaissance, d’action et d’existence autochtones soient inclus dans les activités du réseau », explique M. Settee. « Un autre aspect très important du rôle est de rester en contact avec d’autres groupes [de recherche] qui effectuent un travail similaire [en matière de compétence culturelle], et peut-être pouvons-nous travailler en partenariat à certains égards. »

En particulier, les membres du CREPA, les Dre Mary Wilson et Helen Robinson-Settee, participeront à la Conférence mondiale des peuples autochtones sur l’éducation qui se tiendra en 2022 à Adélaïde, en Australie, où elles partageront les connaissances acquises par le réseau en matière de compétence culturelle. M. Settee dit qu’il aimerait soutenir davantage de collaborations internationales de ce type dans ses nouvelles fonctions.

Entre-temps, la recherche d’un nouveau coordinateur du CREPA est en cours. « Je suis très heureux de voir un autre membre autochtone se joindre à l’équipe, qui peut apporter ses perspectives, ses histoires et son expertise au groupe », déclare M. Settee. « J’ai hâte de travailler avec le nouveau coordinateur du CREPA et de voir ce que l’avenir leur réserve. »

« Dans le cadre de l’initiative Can-SOLVE CKD, nous cherchons à améliorer les soins rénaux pour tous les Canadiens, et comme les maladies rénales touchent davantage les populations autochtones, les chercheurs doivent s’assurer que les recherches qu’ils effectuent sont culturellement adaptées et tiennent compte des points de vue autochtones. »

Craig Settee
Cultural Competency Manager

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Favoriser l’excellence dans les essais de néphrologie

La recherche sur les essais cliniques au Canada est un paysage dynamique et en constante évolution.

Le site Réseau canadien d’essais en néphrologie (RCEN) a été créé pour soutenir et renforcer la collaboration entre les chercheurs travaillant dans le domaine et les patients partenaires désireux d’apprendre comment ils peuvent utiliser leur expérience vécue pour façonner la recherche.

Le RCEN a pour but d’améliorer la pertinence, le nombre et la qualité des essais cliniques en néphrologie au Canada. Sa mission est d’améliorer la capacité des chercheurs à mener des essais multicentriques qui permettront d’accroître nos connaissances sur les maladies rénales chroniques. Le réseau a également pour objectif de contribuer à l’intégration des priorités des patients dans les soins et la pratique en renforçant l’examen par les pairs, l’engagement et la formation.

Le RCEN trouve de nouvelles façons de faire participer les patients au processus d’examen des essais cliniques. « Nous montrons aux patients comment ils peuvent s’impliquer dans des essais cliniques randomisés », a déclaré Alicia Murdoch, gestionnaire de projet du RCEN, « et que même si les patients ne comprennent pas forcément la science, ils peuvent quand même être impliqués dans le processus. »

Le soutien des membres du réseau et de la communauté des essais cliniques au sens large par le biais de l’examen par les pairs est une fonction clé du RCEN. Toutes les soumissions d’essais sont examinées par le comité des opérations scientifiques du RCEN, qui se compose de chercheurs et de patients partenaires. Le réseau développe également un module « Patient Partners in CNTN Peer Review » (le rôle des patients partenaires du RCEN dans l’examen par les pairs) pour aider à démontrer l’intérêt d’inclure les patients dans le processus d’examen par les pairs. « Le soutien que nous offrons en matière d’examen par les pairs et d’engagement des patients commence à être remarqué par les partenaires financiers », déclare Mme Murdoch, « c’est formidable que ce soit une force reconnue. »

La communication et l’application des connaissances sont importantes pour renforcer les capacités et encourager les cliniciens à s’impliquer dans la recherche. Le RCEN encourage les chercheurs à afficher les essais en quête de recrutement sur KidneyLink et à partager leurs résultats sur le site web du RCEN.

« Il est important d’inciter les cliniciens à parler de la recherche à leurs patients, à leur dire qu’il s’agit d’une étude qui pourrait les intéresser », déclare Mme Murdoch. « De renforcer les capacités des [cliniciens] qui veulent participer mais n’y ont pas accès. Il s’agit également de trouver un moyen d’inclure ceux qui n’ont pas la capacité de prendre en charge la recherche, mais de les enthousiasmer et de les intéresser au partage de la recherche avec leurs patients. »

Cette année, le réseau a lancé le balado CNTN Spotlight Podcast (Plein feux sur le RCEN) qui présente des conversations intéressantes avec des cliniciens et des patients partenaires sur divers sujets importants pour la recherche clinique. Le balado donne aux chercheurs l’occasion de mettre en avant leurs recherches et aux patients partenaires de parler de leur rôle au sein du réseau.

Il est important de noter que l’évolution de la recherche clinique au Canada offrira de nouvelles possibilités de renforcement des capacités. « Lorsque les cliniciens commenceront à parler davantage de la recherche à leurs patients, dit Mme Murdoch, il faudra passer à l’étape suivante et se demander comment les soutenir. Le renforcement des capacités est en constante évolution. »

« Je pense que beaucoup de choses vont changer dans le paysage des essais cliniques et que la trajectoire va se poursuivre à mesure que nous en apprenons davantage sur ce qui peut être fait et que de nouvelles idées émergent sur la façon d’impliquer les patients partenaires. Il y a encore beaucoup de place pour la croissance dans l’engagement des patients et la manière d’impliquer les patients partenaires dans les essais cliniques. Je pense que nous ne faisons que commencer. »

Restez en contact avec le RCEN en vous inscrivant pour recevoir le bulletin d’information trimestriel (maintenant disponible en français) pour connaître les événements, les publications des membres du réseau et les nouvelles de la communauté canadienne de recherche en néphrologie. Vous pouvez trouver le RCEN sur Twitter @CNTN_RCEN. Si vous avez des questions au sujet du réseau ou si vous cherchez un moyen de vous impliquer, communiquez avec Alicia à amurdoch@cansolveckd.ca.

« Nous montrons aux patients comment ils peuvent s’impliquer dans des essais cliniques randomisés. »

Alicia Murdoch
Project Manager

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